lundi 6 avril 2009

Trois approches artistiques vivables ou supportables de la photographie.







-la première est analogique, avec les diapositives au prix et à la qualité supérieure, la photographie devient une matière précieuse, au même titre que les cartes Dragon Ball Z que l’on collectionnait dans la cour de récréation. A contre courant de l’ère numérique - qui permet de faire voir 500 photos de ses vacances en Afrique à sa famille et ses amis – le projecteur diapositif apporte une lumière cinématographique et concentre l’intérêt des spectateurs. Le projecteur, qui pour les enfants des années 80 n’est qu’un vague souvenir scolaire sans importance, permet en fait de réaliser des happenings dans les lieux les plus absurdes et d’émerveiller les passants.
-la seconde approche est justement numérique, il s’agit de faire le plus de photos possibles pendant un court moment, une soirée par exemple. L’alcool aidant, les modèles oublient rapidement l’appareil et se laissent aller. 6oo photos en 3 heures pour n’en garder que trois. L’acte artistique devient comme le montage au cinéma ; un acte d’élimination.
-la troisième approche est sans doute la plus belle, au-delà de l’élimination existe la justesse de l’œil, comme un électron libre le regard circule et recherche l’image de toute part, chez les grands-parents, dans les brocantes, sur l’ordinateur des amis, sur Internet, dans le porno, que ce soit du diapositive ou du numérique l’image suprême est le point de rencontre des regards, de l’histoire et de la fiction, de la réalité et du rêve, de l’accident et de l’art. Il faut à tout prix voler l’image suprême pour la faire circuler. Il faut nous réveiller l’image suprême en poche dans un lit inconnu et vagabonder un jour entier avant de l’abandonné sur le siège usé d’un train.

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